Está lloviendo en Buenos Aires, llueve, y en los que vuelve a sus casas, pienso, y en la función de los teatritos pobres y en los fruteros que a lluvia besan. Pensando en quienes ni paraguas tienen, siento que el mío para arriba tira. "No ha sido el viento, si no hay viento", digo, cuando de pronto mi paraguas vuela. Y cruza lluvias de hace mucho tiempo: la que al final mojó tu cara triste, la que alegró el primer abrazo nuestro, la que llovió sin conocernos, antes. Y desandamos tantas lluvias, tantas, que el agua está recién nacida, ¡vamos!, que está lloviendo para arriba, llueve, y con los dos nuestro paraguas sube. A tanta altura va, querida mía, camino de un desaforado cielo donde la lluvia en sus orillas tiene y está el principio de los días claros. Tan alta, el agua nos disuelve juntos y nos convierte en uno solo, uno, y solo uno para siempre, siempre, en uno solo, solo, solo pienso. Pienso en quien vuelve hacia su casa y en la alegría del frutero y, en fin, lloviendo en Buenos Aires sigue, yo no he traído ni paraguas, llueve, llueve. Il pleut... |
Il pleut à Buenos Aires, il pleut Et je pense à ceux qui rentrent chez eux Aux prestations des petits théâtres pauvres (artistes rue ) Et aux vendeurs de fruits que la pluie embrasse En pensant à ceux qui n’ont même pas de parapluie Je sens que le mien (me) tire vers le haut Je sais que ce n’est pas le vent, car il n’y a pas de vent, je me dis Quand tout à coup mon parapluie s’envole Je traverse des pluies d’il y a très longtemps, Qui finalement ont mouillé ton visage triste Celles qui ont réjouit notre première étreinte Celles qui existaient avant qu’on ne se connaisse On rebrousse chemin sur tellement de pluies Qu’on arrive à la création de l’eau (retour en arrière de la vie , naissance ) Parce qu’il est en train de pleuvoir à l’envers vers le haut Et avec nous deux nos parapluie s’envolent On va tellement haut , mon amour Sur le chemin d’un ciel essoufflé, désordonné (création ciel) Ou la pluie trouve ses limites Et elle arrive à la lisière des jours clairs On est tellement haut que l’eau nous dissout ensemble Et on se transforme en un seul. Et seulement en un pour toujours. Je pense à ceux qui rentrent à la maison, Et dans la joie du marchand de fruit Et finalement il continue de pleuvoir sur Buenos Aires Je n’ai même pas pris mon parapluie Il pleut Il pleut |